vendredi 9 décembre 2011

Comme des sardines

Merci Monsieur, merci infiniment pour votre bienveillance. Ligne 9, ce matin à 09h30, direction Pont de Sèvres, pour une autre journée de travail. Le quai est anormalement bondé. Le prochain métro est prévu dans 6 mins. Il arrive enfin. Déterminée et prise d’un certain courage, je monte dedans. On est serré comme des sardines, le train part. Il fait chaud. On commence à griller. Trois stations plus tard… Le métro prend un virage, mon ventre rebondi effleure un homme. Il me regarde. Je le regarde et m’excuse. Il voit mon ventre et me demande si je souhaite m’asseoir. Impossible de faire le moindre mouvement tant nous sommes serrés les uns les autres. Je le remercie et lui dit que ça va être difficile de rejoindre les places assises. Mais l’homme s’exclame d’une voix à faire trembler le mur d’ignorance des passagers : « Est-ce que quelqu’un pourrait laisser sa place à une femme enceinte ? ». Je rougis… Les gens se lèvent, se bousculent presque, une sorte de Tétris s’engage dans le carré des places assises pour que je puisse me frayer un chemin dans la rame bondée. Je m’assoie. Je remercie l’homme. Il me répond : « Mais c’est la moindre des choses, Madame ! ». Merci Monsieur. Merci encore. Votre bienveillance m’a bouleversée. J’en avais même les larmes aux yeux. Ben, oui. Malheureusement, on s’habitue tellement aux mauvais traitements qu’ils deviennent « normaux ». Et quand un ange passe, on s’émeut bêtement.