Nous voilà le 22 février au matin, à Neuilly/Seine, pour une série de radio et d'échographies à la demande de mon gynéco. La croissance de Milo a été telle que l'on se demande s'il passera le cap de mon bassin... Approchant la date du terme (le 29 février), nous vérifions le périmètre cranier de notre bébé in utero et mon bassin. Une demi journée plus tard, je découvre que j'ai une flèche sacrée sacrément fléchie et qu'elle pourrait non seulement provoquer quelques difficultés pour mon bébé à l'accouchement mais aussi une luxation du sacrum qui me clouerait un bon moment dans les méandres de la douleur... Mon gynéco nous explique le dilemme et son hésitation quant à laisser la nature faire son travail. De plus, ce matin même, alors que j'écrivais mon billet sur la fin du parcours (en date du 22 février), je perdais mon bouchon muqueux. L'accouchement était donc imminent... Une consultation entre confrères sur mon cas est donc faite à 22h et je reçois un appel de mon gynéco qui m'annonce la sentence: "Venez demain à la clinique à 8h, nous allons procéder à une césarienne pour midi". Panique à bord... Nous voilà donc Raffaele et moi à préparer nos affaires, moi, les larmes aux yeux. Parce que j'aurais préféré vivre un accouchement par voie basse. Mais la science nous permettant de nous faire moins souffrir, pourquoi ne pas se résoudre à accepter la fatalité ? Cette nuit là, je ne dormirai que 4 heures, comme les nuits précédentes... Nous arriverons à la clinique à l'heure (n'avais-je par rêvé quelques semaines plus tôt que j'arrivais en retard à mon propre accouchement ?). Je revêtirai mon costume de patiente du bloc opératoire, reverserai de chaudes larmes, entre peur et émotion, ferai un malaise vagal en début d'anesthésie, puis cachés derrière un champ opératoire, nous serons là, Raffaele et moi, à attendre l'arrivée de notre fils. Et c'est à 12 heures 51 minutes que Milo poussera son premier cri... C'est donc son papa qui s'occupera de lui les premières minutes de sa vie... Ainsi que les 3 jours qui suivront pendant que je me remettrai de mon opération...